Après l’alguier, voici enfin la première partie de l’herbier.
Un bel exercice fait dans le cadre de mon école d’herboristerie (l’ARH) l’année dernière.
Rien de mieux pour découvrir et observer les plantes de nos régions !
La plante doit être identifiée précisément, séchée (en l’aplatissant correctement, ce qui n’est pas toujours simple avec les fleurs), et enfin disposée afin de présenter une jolie planche mettant en avant ses caractéristiques propres.
Les plantes viennent de 4 départements français :
la Loire Atlantique (44), le Finistère (29), les Yvelines (78) et les Hautes Alpes (05).
La classification (non ce n’est pas si compliqué !)
L’herbier est classé en fonction de l’APG III (Angiosperm Phylogeny Group) qui est la 3ème version de la classification phylogénétique utilisée pour les plantes à fleurs (les Angiospermes). Cette classification basée essentiellement sur l’analyse de séquences ADN (des analyses de phylogénie moléculaires) est en constante évolution (il reste de nombreuses plantes à étudier et à découvrir !).
Contrairement aux classifications classiques qui se basaient sur des critères morphologiques, les classifications APG ont une approche évolutive et utilisent des clades de différents niveaux, le premier niveau étant le clade des Angiospermes :
clade des Angiospermes -> clade x (-> clade y -> …) -> Ordre -> Famille -> Genre -> Espèce
- Une plante est définie par son genre et son espèce, par exemple Silene latifolia : Silene est le genre et latifolia l’espèce.
- Dans le langage courant les plantes sont souvent nommées uniquement par leur genre ou un nom vernaculaire qui représente le genre, comme les ronces (le genre Rubus qui contient de nombreuses espèces différentes !).
- Tous les noms de familles dans leur version latine se terminent par « eae » (terminaison que j’utiliserai), ils peuvent également être écrits en français avec la terminaison « ées » : par exemple Crassulaceae donne les Crassulacées.
Ce premier article porte sur le clade des Dicotylédones Vraies ou Eudicotylédones.
- Les Dicotylédones ont tout simplement deux cotylédons : les premières feuilles qui sortent sont au nombre de deux, ce sont des feuilles embryonnaires (en réalité des réserves).
- Elles ont aussi d’autres caractéristiques : les feuilles ont une nervure centrale et des nervures divergentes (et non pas parallèles), des tiges ramifiés, une racine principale souvent pivotante, 4 ou 5 sépales et pétales etc.
On a l’habitude (bien que ce soit une simplification au vue de la classification actuelle) de les opposer aux Monocotylédones (qui ont donc un seul cotylédon !) qui sont les plus anciennes. En effet un second cotylédon est apparu il y a 120 millions d’années, 50 millions d’années après les premiers Angiospermes. Aujourd’hui 75% des plantes à fleurs sont des Dicotylédones.
L’ordre des Ranunculales
Clade des Eudicotylédones -> Ordre des Ranunculales
Directement sous le clade des Eudicotylédones, les Ranunculales sont un ordre de dicotylédones primitives, avec :
- Ranunculus acris, la renoncule âcre ou bouton d’or (famille des Ranunculaceae) très commune dans nos prairies,
- Chelidonium majus, la grande chélidoine ou encore herbe aux verrues dont le latex jaune-orangé guérirait les verrues (très reconnaissable en coupant une tige !), de la famille des Papaveraceae (la famille du coquelicot).
Les Saxifragales et les Caryophyllales
Puis vient le clade des Eudicotylédones Supérieures (ou Noyau des Dicotylédones vraies) dont deux ordres importants : celui des Saxifragales avec 14 familles et celui des Caryophyllales avec 34 familles.
Clade des Eudicotylédones -> Clade des Eudicotylédones Supérieures -> Ordre des Saxifrales
Les Saxifrales sont représentés ici par Umbilicus rupestris ou nombril de Vénus, de la famille des Crassulaceae (la famille des Crassula, des Kalankoe et des Joubarbes).
Clade des Eudicotylédones -> Clade des Eudicotylédones Supérieures -> Ordre des Caryophyllales avec :
- Les silènes : Silene latifolia, le compagnon blanc dont les fleurs s’ouvrent la nuit et Silene dioica, le compagnon rouge qui s’ouvre la journée, font parties de la famille des Caryophyllaceae (la famille des oeillets véritables).
- Bistorta officinalis, la renouée bistorte et Rumex alpinus, l’oseille des Alpes appartiennent aux Polygonaceae, famille du sarrasin, de la rhubarbe et donc des rumex et des renouées.
- Blitum bonus-henricus (anciennement Chenopodium bonus-henricus), le chénopode bon-henri qui est notre épinard sauvage, de la famille des Amaranthaceae où l’on trouve également la betterave, le quinoa et bien sûr les épinards.
- C’est dans cet ordre que se trouve la famille des cactus (les Cactaceae) et celles des liptops, les Aizoaceae (les plantes qui ressemblent à de petites pierres).
Et la suite avec le clade des Rosidées !
Ceux (ou plutôt celles !) qui m’ont permis de faire cet article :
- l’Association pour le Renouveau de l’Herboristerie (ARH – IFH) – www.arh-herboristerie.org – mon école et avant tout une association de passionnés qui cherche à nous transmettre l’amour des plantes et leur respect.
- Je remercie tout particulièrement Nathalie – www.azurmontagne.fr – qui m’a initié à la reconnaissance des fleurs des Alpes, en plus de me faire découvrir de superbes régions !
- Et bien sûr Céline – celinefernbach.com – l’auteur des photos des planches de l’herbier.
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