L’alguier, des brunes et des vertes !

fucus serratus-une

Dans le cadre de mon école d’herboristerie, j’ai réalisé un herbier l’année dernière, et ce fut un long travail ! Entre la récolte, l’identification, la mise sur papier, la présentation… et un herbier ça s’abime, les couleurs se fanent, les bestioles attaquent… Tant qu’il était tout beau, j’ai eu envie d’en garder une trace.

Voici la première partie, qui est en fait… un alguier ;-).

Les trois principales familles d’algues marines (il y en a beaucoup d’autres hors des mers !) sont les algues brunes, vertes et rouges. Toutes les algues ci-dessous viennent de Bretagne, là où la diversité est la plus grande en France : la plupart viennent d’une zone proche de Roscoff (29) et quelques autres de Piriac (44). En Méditerranée vous ne trouverez ni fucus ni laminaires, soit la grande majorité des algues brunes, les marées ne sont pas assez importantes pour elles.

photos d

La profondeur ?
Les algues ont leur profondeur préférée !
Les brunes sont peu profondes (à l’étage médiolittoral), c’est pour cela que l’on en voit beaucoup. Les rouges sont souvent dans les profondeurs (à l’étage infralittoral) et certaines ne peuvent être vues qu’aux très grandes marées.
Leur couleur est justement en rapport avec leur profondeur… (oui vous pouvez aller faire une recherche si cela vous intéresse :-))

Et le rocher ?
L’exposition du rocher est importante…
Certaines aiment le calme (le mode abrité) et d’autres la tempête (le mode battu).
Ainsi une même espèce peut se différencier selon l’endroit où elles se trouvent, comme le Fucus vesiculosus qui perd ses vésicules (ses « flotteurs ») en mode battu (flotter en pleine tempête ne doit pas être la meilleure option !), et qui devient un Fucus vesiculosus evesiculosus… oui bon…

LES ALGUES BRUNES

La Pelvetia canaliculata est celle que l’on voit en premier.
C’est la moins profonde et on peut même la voir à marée haute.

Quant à l’Ascophyllum nodosum, elle est reconnaissable à ses petites vésicules centrales et elle se trouve au niveau des fucus. (ces deux algues appartiennent d’aileurs à la famille des fucus, les Fucaceae)

Ascophyllum nodosum

Et justement voici trois espèces de Fucus, de la moins profonde à la plus profonde :
F. spiralis, F. vesiculosus et plus bas F. serratus.

Fucus spiralis

Fucus serratus

A l’étage inférieur, l’Himanthalia elongata, encore appelée spaghetti ou haricot de mer (oui celle qu’on mange !)
Et elle porte bien son nom ! De très longues spaghettis étalées sur les rochers, vous n’avez jamais vu ?

À l’étage infralittoral, on trouve la famille des Laminaires (Laminariaceae), dont Saccharina latissima,
qui est ici un bébé algue ! C’est la famille des très grandes algues, difficiles à mettre en herbier
(et dure à faire sécher comme vous pouvez le constater à la décoloration…).
On en mange certaines, appelées alors « Kombu ».

La sargasse japonaise, introduite dans les années 70 par des huîtres japonaises jetées par dessus bord…
Depuis elle se reproduit très très bien :-s

Enfin une petite algue épiphyte, Ectocarpus sp., sur une plante maritime, Zostera marina

Vue d'ensemble

Gros plan sur Ectocarpus sp.

LES ALGUES VERTES

Les plus connues sont les ulves de la famille des Ulvaceae. Vous les connaissez sans le savoir, ce sont elles qui font des marées vertes et qui se développent lorsqu’il y a des pollutions, ou plus exactement qui sont les seules à résister !
Pour certaines on les mange sous l’appellation « laitues de mer » comme l’Ulva armoricana.
Il y a plusieurs espèces d’ulves (ulve c’est le genre), en voici trois :

Ulva armoricana

Ulva clathrata

Ulva compressa

et pour terminer, Cladophora rupestris et Codium tomentosum.

Cladophora rupestris

Codium tomentosum

Et maintenant c’est le moment de découvrir les jolies algues rouges, toutes en finesse !

Mais avant d’aller patauger dans l’eau, n’hésitez pas à aller faire un petit tour :

  • Sur le site de l’Association pour le Renouveau de l’Herboristerie (ARH – IFH) – www.arh-herboristerie.org – c’est mon école mais c’est avant tout une association de passionnés qui cherche à nous transmettre l’amour des plantes et leur respect. J’en profite pour remercier Solange qui m’a initié à la reconnaissance des algues et à la mise en place d’un alguier.
  • Et le site de Céline Fernbachcelinefernbach.com – l’auteur des photos ci-dessus, qui en général opte plus pour le vivant « toujours vivant » ou pour le cailloux :-D.

Pour voir l’ensemble des articles sur l’herbier : c’est ici.

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Article rédigé par Laure
Je suis Laure Brignone, fondatrice d'UneÉtincelle. J'accompagne les particuliers et les organisations à décomplexer et réinventer leur (relation au) travail. Afin d'être partie prenante de l'évolution du monde professionnel de demain !

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