Reprendre contact avec nos Sens : Toucher et Sensibilité à travers l’étude d’une Main

Les sens sont les portes de notre perception, ils sont porteurs de SENS car dans toute l’information qui nous entoure, nous ne choisissons (en général inconsciemment ! Est-ce vraiment un choix ?) de ne relever puis garder qu’une infime partie.

Nos sens nous permettent de ne pas être isolé(e), seul(e), perdu(e) dans un no man’s land. Difficile d’imaginer aucune sensation, non ? Le noir, le silence intégral, sans odeur, de l’air qui passe dans nos narines et notre bouche sans que nous le sentions, aucun ressenti de la température, plus d’air qui touche notre visage et de main qui nous effleure… Vous y arrivez ? Et bien pour ma part difficilement…

main d'enfant en noir et blanc

Crédit photo Laure Brignone de UneEtincelle.fr

Je suis heureuse d’introduire enfin les sens sur ce blog. Ils ont toujours été là bien sûr à travers l’artistique, mais je n’avais pas parlé de leur importance pour se reconnecter à soi.

Pourtant on les oublie souvent, tellement cela nous semble normal de voir, entendre, sentir, toucher, respirer… Parfois même on cherche à les étouffer, particulièrement dans nos villes où nous sommes souvent assaillis de trop d’odeurs, de bruits, de lumières et même de toucher (oui les gens qui nous collent dans le métro, ce n’est pas le contact tactile que l’on préfère !).

En oubliant et en emprisonnant nos sens, on s’étouffe un peu plus tous les jours.
Alors si on apprenait plutôt à les gérer ? Cela commence par reprendre contact avec eux !
Et aujourd’hui je vais vous parler d’un sens beaucoup plus complexe qu’il n’en a l’air. Le toucher.

Nous avons bien plus de 5 sens.
Et là où le flou règne c’est justement sur le toucher. Car nous intégrons communément dans le toucher bien d’autres sens. Nous devrions lui préférer le terme de somesthésie : la sensibilité du corps (à distinguer de sensoriel qui regroupe tous les sens !). La somesthésie est le premier système sensoriel à être fonctionnel chez le fœtus, avant l’odorat.

La somesthésie ou sensibilité

Nous pouvons diviser la somesthésie en trois grandes sensibilités.

La sensibilité cutanée ou extéroceptive (extéroception).

C’est la sensibilité superficielle. Elle regroupe le tact (ce que l’on nomme en particulier toucher), la thermoception (la perception de la température), la nociception (la perception de la douleur).
Son organe est la peau.

gros plan sur les mains de personnes en train de préparer des fruits de genévrier

Crédit photo Laure Brignone de UneEtincelle.fr

La sensibilité musculaire ou proprioceptive (la proprioception ou sens kinesthésique).

Son organe est l’appareil locomoteur (muscles, tendons, articulations, le labyrinthe du vestibules).
C’est la perception de la position du corps et des membres dans l’espace et des déplacements articulaires. C’est ce qui vous permet de fermer vos yeux et de toucher votre nez !

Ce sens nous apporte les sensations de tension musculaire, de position, de mouvement, d’équilibre (qui fait aussi appel à d’autres sens), de déplacement.
Les stimuli en sont mécaniques : vibrations, étirement, tension, variation de position, accélération linéaire et angulaire.

les danseurs - pieds en train de danser

Crédit photo Laure Brignone de UneEtincelle.fr

La sensibilité végétative/viscérale ou intéroceptive (l’intéroception)

Ses organes sont les viscères et les vaisseaux sanguins. C’est le ressenti de l’intérieur de son corps, l’état interne de notre corps et de nos organes. C’est la capacité à évaluer de manière exacte son activité physiologique, à ressentir ses organes internes.
Elle est en grande partie inconsciente, mais nous pouvons être conscients de notre digestion, de notre respiration, que nous avons faim ou que nous sommes fatigués.

Le terme de sensibilité profonde regroupe la proprioception et l’intéroception (parfois la proprioception seule est appelée sensibilité profonde…).

Le toucher et la main

Le toucher nous permet d’évaluer la dureté (pression), la température, la texture, le poids (en soulevant), la forme. Lorsqu’on pense toucher ou tact, nous pensons aux mains. Les mains sont effectivement la partie du corps la plus sensible et celle avec laquelle nous pouvons effectuer le plus de mouvement précis.

main tenant un appareil photo en clair obscur

Crédit photo Laure Brignone de UneEtincelle.fr

J’ai fait une étude de main en dessin, il y a quelques temps. Une main revue avec plusieurs techniques différentes, pour vous montrer comment une même chose peut être perçue différemment selon la technique qu’on lui applique.

Je vous laisse la découvrir ci-dessous (vous pouvez cliquer sur les dessins pour les voir en plus grand), n’hésitez pas à m’indiquer dans les commentaires quelle version vous préférez le plus, cela m’intéresse beaucoup d’avoir vos points de vue !

dessin de main au crayon

1er version au crayon

dessin de main à la sanguine

Sanguine

dessin de main au crayon blanc sur papier noir

Crayon blanc sur papier noir

dessin de main au feutre

Feutre version pointillisme

dessin de main à l

Lavis à l’encre de chine

dessin de main aux crayons de couleurs dans les tons bleus

Crayons de couleur et essence de térébenthine

Le toucher permet en autres d’évaluer la forme.
Et justement toucher et points de vue se mêlent assez bien. Car le toucher est localisé, et si nous enlevons la vue et que nous touchons qu’une partie d’un ensemble, nous pouvons avoir une perception bien incomplète !

Connaissez-vous l’histoire de la parabole des aveugles et de l’éléphant ?

« Six hommes d’Inde, très enclins à parfaire leurs connaissances, allèrent voir un éléphant (bien que tous fussent aveugles) afin que chacun, en l’observant, puisse satisfaire sa curiosité.

Le premier s’approcha de l’éléphant et perdant pied, alla buter contre son flanc large et robuste. Il s’exclama aussitôt : « Mon Dieu ! Mais l’éléphant ressemble beaucoup à un mur! ».
Le second, palpant une défense, s’écria : « Ho ! qu’est-ce que cet objet si rond, si lisse et si pointu? Il ne fait aucun doute que cet éléphant extraordinaire ressemble beaucoup à une lance ! ».
Le troisième s’avança vers l’éléphant et, saisissant par inadvertance la trompe qui se tortillait, s’écria sans hésitation : « Je vois que l’éléphant ressemble beaucoup à un serpent ! ».
Le quatrième, de sa main fébrile, se mit à palper le genou. « De toute évidence, dit-il, cet animal fabuleux ressemble à un arbre ! ».
Le cinquième toucha par hasard à l’oreille et dit : « Même le plus aveugle des hommes peut dire à quoi ressemble le plus l’éléphant ; nul ne peut me prouver le contraire, ce magnifique éléphant ressemble à un éventail ! ».
Le sixième commença tout juste à tâter l’animal, la queue qui se balançait lui tomba dans la main. « Je vois, dit-il, que l’éléphant ressemble beaucoup à une corde ! ».

Ainsi, ces hommes d’Inde discutèrent longuement, chacun faisant valoir son opinion avec force et fermeté. Même si chacun avait partiellement raison, tous étaient dans l’erreur. »

Je vous laisse méditer là dessus 🙂

Redécouvrir sa sensibilité

Dans ces deux vidéos de la série déconnexion, je vous propose des exercices portant sur le toucher, la proprioception et l’interoception. N’hésitez pas à les tester et me faire votre retour.

– Semaine 9 –
Redécouvrir sa sensibilité et respirer
avec Rachel Saffar

– Semaine 10 –
Ressentir, toucher, simplifier !
Et un retour sur l’ensemble 😉

Ils font partie d’une série de 10 vidéos pour se reconnecter à soi, nos sens et notre environnement 😉 Vous pouvez également commencer la série dès le début.

Alors êtes-vous prêt à ressentir ?

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Article rédigé par Laure
Créatrice d’UneÉtincelle, Laure Brignone effectue des enquêtes et recherches sur les évolutions du monde du travail. Elle est l’auteure du podcast « Visions – un monde du travail en mutation », de la lettre mensuelle l’Étincelle, et d’un blog pour réinventer son job et l’Entreprise. Ses sujets de prédilection sont la relation au travail, la transformation des entreprises et les nouveaux modèles économiques et comportementaux.

2 Commentaires

  1. Isa

    Je découvre avec joie tes talents artistiques !!
    Je ne peux qu’approuver la grande importance de la sensibilité telle que tu la présentes ici !
    En tant qu’hypersensible, c’est aussi un défi permanent d’en gérer les limites, mais c’est possible 😉

    Réponse
    • Laure

      Merci Isa 🙂 Si tu aimes bien les dessins il y en a plein dans le bestiaire
      Et oui en effet c’est loin d’être évident lorsqu’on est hypersensible… et je pense que c’est d’autant plus important de s’y intéresser dans ce cas justement (comme tu le dis si bien d’ailleurs !).

      Réponse

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