chasseur de nuages avec un monde riche et poétique, et un de mes tous premiers clients,
bien avant que j’ai mis un mot sur la multipotentialité (comme quoi ;-))
La multipotentialité et toi !
Que signifie pour toi la multipotentialité ? Quand et comment as-tu pris conscience de ta multipotentialité ?
Pour moi, la multipotentialité c’est m’autoriser à rendre possible ce que parfois je crois être raisonnablement impossible. J’ai toujours été curieux. Petit, je m’émerveillais facilement, devant n’importe quoi, cela pouvait être aussi simple qu’une touffe de pissenlits sur le trottoir. On disait de moi que j’étais artiste, rêveur, dans la lune…
Quand j’ai grandi, j’ai voulu comprendre au travers des sciences comment tout cela fonctionnait. Devenu jeune ingénieur agronome, je me suis senti en porte à faux vis à vis de moi-même.
Et puis, plus tard, entre autres grâce au coaching de Laure, j’ai réalisé que l’artiste et le scientifique pouvaient coexister sans que l’un ne trahisse l’autre : qui a dit que l’on n’avait qu’une seule facette ?
Comment trouves-tu ton équilibre en tant que multipotentialiste dans la vie de tous les jours et quels sont tes multiples intérêts, envies, réalisations ?
Comme pour les autres multipotentialistes dont j’ai lu les articles, trouver un équilibre reste délicat car il est facilement instable. Je me passionne pour la musique, la botanique, la génétique, la philosophie, la littérature, la peinture… Plutôt que de travailler dans mon secteur de formation, j’ai opté pour le journalisme, puis la communication.
Il y a bientôt un an, j’ai quitté un job bien payé dans la pub, mais qui avait fini par m’ennuyer au fil des années. Ça m’a fait peur, mais j’ai profité de ce saut pour me (re)consacrer au piano classique, jusqu’à jouer en concerts et enregistrer cet été avec un ami un album de piano à 4 mains. Jamais je n’aurais cru cela possible, pourtant je l’ai fait et j’ai aimé sans pour autant chercher à faire carrière.
Je déteste avoir cette fâcheuse impression de ne pas aller au bout d’un projet, d’abandonner, de m’arrêter à mi-chemin. D’aucun pourrait considérer ceci comme du papillonnage. Mais après tout, c’est beau de papillonner !
Le temps est-il un problème pour toi ? Comment t’organises-tu pour gérer tes domaines variés ?
Justement, oui. Disons qu’il faut savoir « jouer » avec : je planifie. A date, je n’ai pas trouvé d’autres moyens.
Rester raisonnable : en l’espace d’une heure, j’ai appris par la force des choses que je ne peux tout faire.
Et surtout, je refuse de stresser à cause du temps qui passe, ce n’est qu’une source néfaste de désagréments qui a pu me coûter cher par le passé.
Je crois, mais je me trompe peut-être, que le multipotentialiste va aussi avoir tendance à garder un cerveau dans un état proche de l’excitation, sans doute via les neurotransmetteurs produits par l’activité intellectuelle ? Dans ce cas, on peut facilement en oublier le corps physique, or il fait aussi partie de cet équilibre que l’on recherche tous. Donc oui, je fais aussi du sport, ça m’est indispensable pour rester calme, lucide et ne pas m’angoisser pour des choses futiles après tout. Pour moi, chacun des domaines que j‘affectionne est important. Cela fait partie de mon « écosystème » et, même si c’est parfois très difficile, c’est de savoir le préserver qui me fait avancer sereinement dans la vie.
Ton entourage comprend-il ton fonctionnement ? As-tu eu des périodes difficiles avec tes proches à ce sujet ?
Mon entourage proche comprend. Comme j’aime le travail bien fait, je me laisse facilement happer par ce que j’entreprends, sans doute par perfectionnisme. Il est vrai que cela peut créer des tensions, et chez moi car je me fatigue, et chez les autres pour qui je peux faire preuve de négligence ou sembler instable…
Pour des personnes moins proches, je sais qu’il est tentant de me cataloguer dans un registre. Or c’est avec le temps que j’ai compris que jouer dans plusieurs registres n’était pas forcément un défaut mais simplement ma façon d’être, c’est ce qui définit ma relation aux autres et au monde tout en nourrissant le lien que j’entretiens avec.
Une des peintures d’Antoine
Quelle(s) aide(s) aurais-tu aimé trouver sur ton parcours et quel est ton projet de vie aujourd’hui ?
Moins de rigidité et de cloisonnement dans le parcours scolaire sans placer nécessairement l’intellect et les sciences sur un piédestal. Valoriser davantage l’interdisciplinarité, les talents manuels ou artistiques, un peu sur le modèle anglo-saxon.
J’avoue surtout que j’aurais aimé que l’on me déculpabilise de ne pas savoir ce que je voulais faire quand je serais plus grand. Cette question m’a toujours angoissé depuis l’âge de 5 ans !
Quant à mon projet de vie aujourd’hui, il n’a pas changé : je continue de m’attacher à être plutôt qu’à avoir. Je rentre tout juste d’un fabuleux voyage dans l’archipel des Seychelles. Chaque chose en son temps 🙂
Créativité, nature et multipotentialité
Une ou des image(s), musique(s), chose(s) que tu associes à la multipotentialité ?
En musique, ce serait Jean-Sébastien Bach : il y a une ou plusieurs mélodies qui se complètent, se répondent, comme dans une fugue par exemple avec différentes voix. Et pour moi c’est un peu ça la multipotentialité car c’est l’ensemble, le tout, qui donne cette impression de grandeur, ce sentiment de joie et d’épanouissement.
En image, ce serait plutôt celle d’un paysage, les Nymphéas de Monet par exemple, avec ces jeux de lumières et de couleurs qui ensemble concourent à créer une fascinante atmosphère onirique de calme.
Que représente la nature pour toi (plantes, animaux, voyages…) ?
A t-elle une place privilégiée dans ta vie ?
Une plante, je peux la voir comme belle esthétiquement pour ce qu’elle est dans son environnement ou la décomposer dans son être jusqu’à l’échelle la plus infime. L’un ne peut exister sans l’autre et je trouve ça simplement beau.
Donc oui, la nature pour moi, c’est vital. C’est ma source d’Inspiration quand je peins et mon havre de paix pour me ressourcer. C’est mon soutien pour continuer à respirer, même quand tout semble aller mal autour de moi. C’est me recontacter avec quelque chose de primitif et d’ancien, mais que je connais et qui fait partie de moi. Quelque chose qui me fait du bien, m’épanouit, me crée du lien avec ce qui m’entoure. C’est aussi un éternel recommencement. Un chemin fait de succès et d’échecs, mais qui avance, comme l’évolution. C’est la vie.
Si je te dis « une étincelle » et « multipotentialiste » qu’imagines-tu, que vois-tu, que ressens-tu ?
Je vois cette étincelle avec cette lumière très vive et chatoyante, mais ne dure qu’une microseconde. C’est un crépitement, comme une envie, un désir. Même si c’est éphémère, c’est une impulsion qui pousse à aller de l’avant, à sortir de sa zone de confort. C’est toujours plus facile de déclarer « je ne peux pas » ou « je ne sais pas » que « oui, je vais essayer car ça m’intéresse et j’ai envie ».
Mon expérience récente du piano à un haut niveau m’a permis de me surpasser dans une zone qui n’était pas évidente pour moi : la concentration, la présence, la respiration.
Aller au-delà. Au bout. Avancer sans regret. Et avec le sourire, c’est encore mieux 🙂
Antoine Nicolas n’a pas de site pour l’instant, n’hésitez pas à lui laisser un message dans les commentaires ci-dessous !
Merci Antoine, j’aime beaucoup ton interview, son contenu et ton écriture, je la trouve très poétique 🙂
L’acception de tes multifacettes et ton chemin sont plein d’enseignement, et peut nous aider à accepter toutes les pièces de nos puzzles afin de les assembler et de les équilibrer. Cela me fait penser à un équilibriste sur un fil !
Venez nous rejoindre sur les groupes Facebook et Meetup « Multipotentialité, pourquoi choisir ».
Et pour aller plus loin
Je propose des accompagnements individuels pour trouver votre équilibre professionnel et vous reconnecter à votre essentiel en y associant nature et créativité.
Joli parcours musicalement, artistiquement beau. J’ai écouté avec plaisir!